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Choix de l’implantation de la nouvelle centrale thermique
Le vieillissement de la centrale du Vazzio (mise en service en 1979) fait peser sur le réseau des risques de coupures de l’alimentation électrique, comme on a pu le constater à l’occasion de différents incidents sur les moteurs survenus ces dernières années.
Le vieillissement de la centrale du Vazzio (mise en service en 1979) fait peser sur le réseau des risques de coupures de l’alimentation électrique, comme on a pu le constater à l’occasion de différents incidents sur les moteurs survenus ces dernières années.
La réalisation de cette nouvelle installation s’inscrit dans le plan énergétique de 2005 approuvé par la Collectivité territoriale de Corse et qui repose sur le trépied : 1/3 énergie renouvelable, 1/3 interconnexion, 1/3 centrale thermique. Ce plan prévoit ainsi la mise en place de nouvelles centrales thermiques « à moteurs propres ». Par ailleurs, la programmation pluriannuelle d’investissements d’EDF de 2009 indique explicitement que « les nouvelles centrales thermiques fonctionneront au gaz naturel, dès lors que le raccordement de la Corse au gazoduc Algérie-Italie via la Sardaigne (Galsi) est réalisé ».
Le Président de la République dans son discours du 02 février 2010 à l’occasion de sa visite en Corse, a déclaré qu’il « demande au Préfet de lancer au plus vite la procédure de réalisation de cette centrale, qui aura vocation, comme à terme la future centrale de Lucciana, à fonctionner au gaz naturel, dès le raccordement de la Corse au Galsi ».
La construction de cette centrale fait partie d’un ensemble d’équipements cohérent destiné à sécuriser les moyens de production électrique en Corse pour faire face à l’accroissement de l’ordre de 3% par an de la consommation. Il est rappelé également les investissements suivants :
mise en service de la nouvelle TAC de Lucciana (40 MW) fin 2008 ;
renforcement de la puissance transitant par le câble Sarco de 50 MW à 80 MW en 2007 puis à 100 MW fin 2010 ;
mise en service en 2012 du barrage du Rizzanese (55 MW en « pointe ») ;
remplacement de la centrale de Lucciana (120 MW en remplacement de l’ancienne unité de 55 MW) en 2013 ;
développement de la filière photovoltaïque.
Si des progrès sensibles n’étaient pas accomplis dans les prochaines années sur l’ensemble de ces objectifs, les risques de panne seraient de plus en plus avérés, pèseraient sur le développement de l’île et menaceraient la sécurité des biens et des personnes.
DEMARCHES ENGAGEES POUR L’IDENTIFICATION ET LE CHOIX DU TERRAIN D’IMPLANTATION
Compte tenu de l’impossibilité technique de construction de la nouvelle centrale sur le site de la centrale actuelle, le ministre chargé de l’industrie a donné en mars 2006 mandat au Préfet de Corse de rechercher des sites susceptibles d’accueillir la future centrale. Une commission composée d’élus, présidée par le Préfet avait été mise en place pour conduire les démarches de sélection des terrains.
Fin 2006, un bureau d’études indépendant a été chargé de rechercher des sites dans la région ajaccienne.
Cette étape a permis de pré-sélectionner 5 sites :
site 3 : commune de Sarrola-Carcopino (Baléone Sud)
site 4 : commune de Sarrola-Carcopino (Baléone Nord)
site 5 : commune de Sarrola-Carcopino (gare de Mezzana)
site 12 : commune de Cauro (plaine Saint Jean)
site 6 : commune de Bastelicaccia
Une variante du site 6, qui se situe en limite communale, a également été étudiée : le site mitoyen 6 bis, situé sur la commune d’Ajaccio.
Deux réunions publiques ont été organisées en septembre 2009 à Bastelicaccia et Sarrola, en vue de recueillir l’avis de la population et des associations sur les projets d’implantation de la centrale sur ces communes : en raison du refus de la population d’une centrale au fuel lourd et dans l’attente des annonces présidentielles, le Préfet avait décidé de reporter la décision de choix du site.
Aujourd’hui, toutes les caractéristiques des sites cités ont été étudiées. Il apparaît que la combinaison des deux sites de Bastelicaccia et d’Ajaccio est celle dont le bilan avantages/inconvénients se présente comme le mieux adapté pour l’implantation de la centrale.
Ces sites présentent en effet les avantages suivants :
Ils sont relativement plats et ont une surface foncière suffisante, situés à proximité du réseau routier et du réseau de lignes à haute tension
la proximité et le débit du ruisseau de la Gravona sont compatibles avec les besoins en eaux de refroidissement,
ils ne présentent pas de problème de compatibilité avec la proximité de l’aéroport, les servitudes aéronautiques permettant une hauteur de cheminées de 40 m environ,
les études de dispersion des rejets atmosphériques montrent que ces sites sont parmi ceux qui présentent les meilleures conditions de dispersion.
Caractéristiques de la nouvelle centrale et effets sur l’environnement
La centrale devrait comporter 7 moteurs de puissance unitaire 17 MW, de type Dual Fioul, fonctionnant au gaz naturel et au fioul domestique (1% environ de fioul domestique sera en permanence utilisé pendant le fonctionnement au gaz et totalement utilisé en cas de secours d’alimentation en gaz). La hauteur des installations sera d’une quinzaine de mètres pour les bâtiments, et de 34 m environ pour les cheminées.
La centrale fonctionnera au gaz naturel, combustible le moins polluant, et permettra une réduction notable des émissions atmosphériques par rapport à la centrale actuelle :
division par 6 au moins des émissions de NOx : 250 mg/Nm3 (1700 mg/Nm3 pour la centrale actuelle avec le dispositif de dénitrification à l’urée) ;
division par 2 au moins pour les poussières : 30 mg/Nm3 (60 à 80 mg/Nm3 pour la centrale actuelle) ;
division d’un facteur 15 à 20 pour le SO2 : 35 mg/Nm3 (600 mg/Nm3 pour la centrale actuelle) ;
les émissions de CO2 et CO resteront sensiblement du même ordre de grandeur.
L’ENGAGEMENT RAPIDE DES PROCEDURES
Au vu des risques mentionnés sur l’approvisionnement énergétique de la Corse, il est urgent de décider la localisation de la nouvelle centrale afin de permettre sa mise en service dès le raccordement de la Corse au GALSI, prévu en 2015. Il convient donc d’engager dès cette année les études et procédures administratives pour la réalisation de cette infrastructure.
Les dernières réunions de consultation des élus, des agriculteurs et des associations devront permettre au Préfet de préparer le rapport au gouvernement qui doit conclure à la localisation sur le site mitoyen entre Ajaccio et Bastelicaccia, de la construction d’une centrale thermique fonctionnant dès son démarrage au gaz naturel.
Si cette proposition est validée, viendra successivement le temps des études et des procédures légales, sous le contrôle des juges compétents, organisant notamment une concertation constante sous l’égide de la commission nationale du débat public (CNDP). La durée des travaux est estimée à 2 années.
Documents associés :
- > Arrêté PIG centrale - 1.2 Mo - 14/02/2011
- > Dossier de présentation du PIG - 3 Mo - 14/02/2011
- > Annexes - 3 Mo - 14/02/2011